Google a récemment modifié la page Web de son équipe dédiée à l’IA responsable et à la technologie centrée sur l’humain (RAI-HCT), supprimant les mentions de « diversité » et d’« équité ». Cette mise à jour, passée inaperçue au premier abord, soulève des questions sur l’engagement de l’entreprise envers ces valeurs.
Les termes supprimés : un glissement sémantique révélateur
La précédente version de la page décrivait les missions de l’équipe RAI-HCT en utilisant des termes comme « communautés marginalisées », « diversité », « groupes sous-représentés » et « équité ». Ces expressions ont été remplacées par des formulations plus vagues, telles que « tous », « variés » ou « nombreux ». Ce changement, repéré par le groupe de surveillance The Midas Project, intervient dans un contexte où Google revoit ses priorités en matière de diversité et d’inclusion.
Un contexte plus large : le recul des initiatives DEI dans la tech
Cette décision s’inscrit dans une tendance plus large observée chez les géants de la tech. Début février, Google a annoncé qu’elle abandonnerait ses objectifs de recrutement liés à la diversité et réévaluerait ses programmes DEI (diversité, équité, inclusion). D’autres entreprises, comme Amazon, Meta et OpenAI, ont également réduit leurs engagements dans ce domaine. En revanche, Apple a récemment résisté à une proposition d’actionnaire visant à mettre fin à ses programmes DEI.
Les raisons derrière ce changement : pression politique et stratégie d’entreprise
Le retrait des références à la diversité et à l’équité intervient dans un contexte politique tendu, où certaines pratiques DEI sont critiquées, notamment par l’administration Trump, qui les qualifie d’« illégales ». Par ailleurs, Google, comme d’autres entreprises tech, entretient des contrats avec des agences fédérales, ce qui pourrait influencer ses décisions en matière de communication et de stratégie.
La suppression des termes liés à la diversité et à l’équité par Google reflète un virage dans l’approche des entreprises tech face à ces enjeux. Alors que certaines, comme Apple, maintiennent leur engagement, d’autres semblent opter pour une communication plus prudente, voire un désengagement. Ce changement soulève des questions sur l’avenir des initiatives DEI dans le secteur technologique et leur impact sur l’innovation et la société.